Argentine : quelques échanges avec la secrétaire générale du Racing Club

Barbara Blanco Rodríguez, ancienne étudiante du Programme UCA/FIFA/CIES de droit et de management du sport en Argentine, est immergée dans le football depuis plusieurs années. Elle dévoile ici quelques aspects de son travail et souligne l’importance de la formation pour les jeunes athlètes et les responsables des organisations sportives.

Quelle est ta formation professionnelle et tes liens avec le football ?

Avocate de profession, je suis active dans le football depuis plusieurs années comme secrétaire générale du Racing Club (NB : un des grands clubs historiques du football argentin fondé en 1903) et membre de son Comité Directeur. De manière plus spécifique, si l’on se réfère à l’organigramme du club, je suis en charge du département des relations internationales ainsi que de celui de l’égalité des genres et des droits de l’homme.

Par ailleurs, j’assume les responsabilités de secrétaire générale de l’entité en charge du football féminin au sein de l’Asociación de Fútbol Argentino, AFA (Fédération de Football d’Argentine) et celles de membre de la Commission des Affaires Internationales de la Liga Profesional de Fútbol (Ligue professionnelle de football).

En quoi consiste ton travail ?

La fonction de secrétaire générale au sein des clubs de football en Argentine - qui sont tous des associations civiles à but non lucratif – revêt une dimension primordiale dans le cadre de la vie institutionnelle. Parmi mes principales tâches, il y a la rédaction de nombreux textes, notamment les procès-verbaux, les notes internes ou des communiqués. Je dois approuver la signature du président sur tous les documents officiels. Il me revient aussi de représenter ce dernier ou les vice-présidents lorsque ceux-ci sont absents du siège du club. En outre, je suis responsable de la convocation du Comité Directeur ou encore de la mise à jour du registre des associés.

Pour quelles raisons as-tu participé au Programme UCA/FIFA/CIES ?

J’ai décidé de suivre ce Programme quand j’ai commencé à travailler de manière active pour mon club, notamment au moment où je présidais le département des relations internationales. En effet, il m’a alors semblé important de suivre une formation afin de m’orienter vers une gestion moderne du sport et, dans mon cas, du football. Mon objectif était de pouvoir utiliser de nouveaux instruments de travail dans le cadre de mes fonctions.

Est-ce que ce Programme a été utile pour ta vie professionnelle ?

Absolument. D’une part j’ai eu l’occasion d’entrer en relation avec de nombreuses personnes qui partagent les mêmes intérêts que moi et, au-delà des cours, de tisser ainsi des liens d’amitié. D’autre part, ce Programme m’a permis d’affûter mes connaissances sur les thématiques, voire les problématiques qui constituent l’environnement quotidien d’un club de football. Cette expérience m’a donné l’occasion de croître, de me perfectionner dans le monde toujours plus complexe du management du sport.

Quels sont les principaux défis auxquels doivent faire face le football, et par extension le sport en Argentine ?

Notre pays se caractérise par une histoire du football – et des autres sports – très riche. De plus, l’Argentine s’est distinguée comme un pays exportateur de grands talents. Un des défis majeurs auxquels nous sommes confrontés est celui de pouvoir poursuivre la formation de nos jeunes sportifs de manière très complète, dans un processus qui combine intelligemment l’éducation et le sport. Ceci est une condition incontournable pour continuer de favoriser l’éclosion et l’épanouissement de formidables talents.

Pour y arriver, il nous faut non seulement professionnaliser les athlètes mais aussi les organisations sportives en nous basant sur des modèles de gestion modernes.

L’éducation est donc un instrument pour mieux relever les défis en question ?

Elle joue un rôle incontournable. En effet, la complexité des fonctions et des activités que nous devons exercer exige que les organisations sportives puissent s’appuyer sur des professionnels correctement formés. Il faut être capable de planifier des stratégies complexes à moyen et à long termes. Il faut également pouvoir procéder à une division, à une répartition pertinente des tâches de chacun au sein d’un organigramme. Sans oublier de mettre en place des processus de prise de décisions transparents. En un mot, il n’est plus possible de gérer un club ou une fédération en s’appuyant sur la seule bonne volonté. Il est indispensable d’avoir les moyens d’agir efficacement, grâce à une formation adéquate.

Un désir pour le futur du sport argentin ?

Que l’on continue à considérer le sport comme une valeur-clé dans les domaines éducatif, social et culturel, que l’on renforce encore ce rôle. Il est essentiel que l’accès au sport soit garanti aux enfants et à la jeunesse de notre pays.

Comment te vois-tu dans 20 ans ?

Je ne suis pas prophète… mais je me verrais bien continuer à travailler pour mon club et la fédération qui est la mienne. Tenir un rôle de premier plan dans chacun d’eux.