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ven. 07 juin 2019

Le FIFA Master et la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019 : de la salle de classe au terrain

Photo: L'Olympique Lionnais Féminin célèbrant la victoire de l'UEFA Women's Champions League, ©Laszlo Szirtesi/Getty Images

En mars dernier, le FC Barcelona Femeni a battu l’Atletico de Madrid Femenino 2:0 au stade Wanda Metropolitano de Madrid devant une foule de 60'739 spectateurs. Un record pour un match de football féminin de première division en Europe. En effet, le précédent, deux mois avant, dénombrait 48'121 personnes ayant assisté au match de coupe opposant l’Athletic Bilbao Femenino à l’Atletico de Madrid Femenino. Plus tard en mars, 39'027 spectateurs étaient présents pour la victoire de la Juventus Women, actuelles championnes de la Serie A féminine, face au FC Fiorentina à l’Allianz Stadium à Turin. Il est évident que l’intérêt pour le football féminin n’a jamais été aussi grand.

La Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019 s’annonce donc comme l'un des tournois les plus attendus de l'histoire du football féminin, les meilleures joueuses du monde se disputant le prix le plus convoité du football mondial. Alex Morgan, Lieke Martens, Lucy Bronze, Eugénie Le Sommer, Wendie Renards, Sam Kerr, Mallory Pugh, Vivianne Miedema, Saki Kimagai, Marta, Lea Schüller, Nikita Parris et Asisat Oshoala, pour n’en citer que quelques-unes, sont autant de stars qui illumineront le tournoi et présenteront leur talent sur la scène internationale.

Si vingt-quatre équipes se sont qualifiées pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019, seules quatre nations ont été nommées Championnes du Monde depuis la première édition de la Coupe du Monde organisée en Chine en 1991. Parmi les lauréates, qui seront à nouveau toutes en lice cet été, figurent les Etats-Unis (1991, 1999, 2015), la Norvège (1995), l’Allemagne (2003, 3007) et le Japon (2011). Cependant, dans ce qui pourrait être un tournoi ouvert, la France, les Lionnes anglaises, le Canada et les Pays-Bas, vainqueurs de l'Euro 2017, offriront une forte concurrence à l'équipe des Etats-Unis, classée n°1, qui tenteront toutes de remporter le titre pour la première fois de leur histoire. La compétition de 2019 sera également témoin des débuts des nouvelles venues ; le Chili, la Jamaïque, l’Ecosse et l’Afrique du Sud. 

L’américaine April Heinrichs a été la capitaine de la première équipe victorieuse en 1991. Plus tard, de 2000 à 2004, elle a occupé le poste d’entraîneure-cheffe qui lui a permis de mener l’équipe des USA à une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, puis à l’or à ceux d’Athènes en 2004. Elle a également été la première joueuse à être admise au National Soccer Hall of Fame. Toujours très impliquée dans le football, elle dirigera cet été le Groupe d'Etudes Techniques de la FIFA lors de la Coupe du Monde. (En mai dernier, elle s'est entretenue avec FIFA.com de ses attentes à l'approche du tournoi.)

April Heinrichs a déclaré : « Le football féminin croît à un rythme très rapide. La Coupe du Monde se déroulant en France, nous pouvons espérer que beaucoup de fans d’Europe et d’ailleurs feront le déplacement. En outre, le fuseau horaire est favorable pour attirer un public nombreux. La France a une équipe forte et l’équipe masculine étant l’actuel champion du monde, l’enjeu (ou le suspens) est énorme ! ». Se concentrant sur les aspects techniques du jeu, elle a ajouté : « Je pense que le jeu de cette Coupe du Monde sera le plus rapide de l'histoire de la Coupe du Monde Féminine, si l'on considère la façon dont la transition de la défense à l'attaque, ou de la possession à l'absence de possession, se fera d'un point de vue technique et tactique ».

Les matchs se dérouleront à Paris, Nice, Montpellier, Rennes, Le Havre, Valenciennes, Reims, et Grenoble, avant la finale au Stade de Lyon le dimanche 7 juillet. Compte tenu de la complexité de l’organisation d’un tournoi aussi important et du nombre record de supporters attendus en France tout au long de la compétition, il n’est donc pas surprenant de voir de nombreux alumni du FIFA Master travailler dans les coulisses pour aider à proposer ce méga-événement mondial à un public international.

Gianluca Famigli diplômé de la 14ème édition du FIFA Master (2014) occupe le poste de coordinateur des compétions de football féminin à la FIFA. En parlant de son travail, il dit : « Je participe aux activités stratégiques et promotionnelles de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019 en France. Par exemple, j’ai coordonné la Tournée Internationale du Trophée de la Coupe du Monde qui s’est rendue dans chacune des vingt-quatre nations qualifiées, et je suis également étroitement associé à la toute première Convention Mondiale du Football Féminin de la FIFA. La Convention aura lieu avant le coup d’envoi de la compétition et réunira des dirigeants du sport et de la politique pour discuter de questions-clés concernant le développement et l’autonomisation des femmes dans le football ».

Gianluca attend avec impatience le début du tournoi, tant du point professionnel que de celui du supporter. « Nous nous attendons à ce que cette édition soit la meilleure jamais vue, avec jusqu’à 1 milliard de fans qui vont la regarder. Faire partie de cette édition est une grande responsabilité, une grande excitation mais surtout, une grande fierté. De plus, en tant que fier italien, je suis plus que ravi de la qualification des Azzurre. C’est la première fois qu’elles se qualifient depuis 1999 et j’ai hâte de les voir en action sur le terrain ».

Au bord du terrain, Bhaveshan Moorghen, diplômé de la 17ème édition du FIFA Master travaillera en tant que Responsable du Site de la Technologie et de l’Innovation du Football (FTI) lors des matchs disputés au Havre. Comme l’explique Bhaveshan : « Je serai en charge de la mise en œuvre des différentes technologies utilisées pour la compétition telles que la VAR et la Goal Line Technology, et je dirigerai une équipe de spécialistes employés par différents fournisseurs de ces technologies. J’attends ce tournoi avec impatience et je m’attends à ce qu’il soit un nouveau témoignage de la croissance et de l’ascension du football féminin et du sport en général ».

Des alumni travaillent aussi activement au sein des confédérations pour soutenir la croissance du football féminin. Par exemple, la Confédération Africaine de Football (CAF) a créé en octobre dernier un département dédié au développement du football féminin. Ce dernier est dirigé et géré par des alumni du FIFA Master que sont Safia Abdeldavem (14ème édition) et Meskerem Tadesse Goshime (16ème édition). « J’ai vraiment hâte de voir ce que nos équipes africaines pourront faire en Coupe du Monde », a déclaré Safia. « C’est un excellent moyen de nous positionner par rapport au reste du monde. La concurrence avec les autres confédérations nous offrira l’opportunité de bénéficier de leurs méthodes de développement et de leurs idées ».

Les étudiants actuels de la 19ème édition du FIFA Master suivront également de près les matches tout en préparant leurs projets finaux qui seront présentés la veille de la remise des diplômes à Neuchâtel, le 12 juillet. Par exemple Alyssa Lagonia, détentrice d’un diplôme en Administration des Affaires, a une longue carrière de footballeuse professionnelle. Elle a évolué au sein d’équipes de haut niveau telles que Doncaster Rovers Belles en Angleterre, AGSM Verona en Italie, Apollon Ladies FC à Chypre ainsi que l’équipe nationale canadienne. Elle fait partie d’un groupe de recherche avec ses collègues Erica Puppo, Arthur Loye et Marius Zanin. A eux quatre, ils analysent le football féminin dans le cadre de leur travail final. Alyssa a déclaré : « Nous faisons une étude de cas sur plusieurs ligues nationales de football féminin dans le but d’identifier les points-clés pour le développement et la professionnalisation du football féminin. Nous voulons savoir quels sont les facteurs de succès et de contraintes pour sa professionnalisation. Nous envisageons ensuite d'examiner le contexte italien et mettre en évidence ces éléments présents dans la structure de la Serie A Femminile italienne, et de fournir une série de recommandations à la FIGC ».

En dehors de ses recherches académiques, Alyssa attend avec impatience la Coupe du Monde. « Le football féminin est actuellement sur une vague qui projette le sport dans une direction très positive et optimiste avec plus d'investissements, d'intérêt et de structure derrière lui. J'espère que la Coupe du Monde de cet été contribuera à faire avancer ce mouvement et que nous l'utiliserons pour continuer à accorder au football féminin l'attention qu'il mérite. Dans des pays comme l'Espagne et l'Italie, où le nombre de spectateurs augmente, le football féminin commence à être reconnu comme un sport viable et rentable. On ne peut qu'espérer que les investissements se poursuivent bien après la Coupe du Monde, et qu'ils ne soient pas seulement des outils de relations publiques ou de marketing. France 2019 pourrait être la première Coupe du Monde de la FIFA, autre que celle des hommes tous les quatre ans, à faire des bénéfices », a-t-elle expliqué.

En effet, la classe de la 19ème édition du FIFA Master a étudié en détail le sport féminin dans le cadre du programme académique. Elle a notamment rencontré des intervenantes d’équipes professionnelles féminines, d’administrateurs de fédérations nationales et internationales, de directeurs de départements de football féminin de la FIFA et assisté à des cours académiques sur l’éthique, l’histoire et le marketing du football féminin et du sport féminin en général. Comme l’explique Erica Puppo, qui a travaillé aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang en 2018 et aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016 : « Pendant le sous-module sur le sport féminin à Leicester, et pendant tout le cours en général, nous avons eu l'occasion de discuter des voies possibles pour la normalisation et la commercialisation du sport féminin ainsi que les moyens de créer les bonnes plateformes pour garantir la visibilité et la crédibilité qu’elles méritent. Personnellement, j'ai trouvé fantastique d'avoir un aperçu des nouvelles stratégies pour le développement du football féminin à la fois au niveau mondial, avec des intervenants de la FIFA, et au niveau des ligues avec des représentants de la Women's Super League en Angleterre ainsi que de différents grands clubs. Cela nous a permis de comprendre les divers points de vue et intérêts des différentes parties prenantes du football féminin, qui sont maintenant devenus des sujets de recherche. En tant qu’étudiante du FIFA Master, pouvoir échanger des idées sur ce sujet avec des personnalités de l’industrie du sport a été incroyablement bénéfique ».

Salome Ilyambo, également étudiante de la 19ème édition, est une autre ancienne footballeuse internationale. Elle a disputé plus de trente matches au sein de l'équipe nationale féminine de Namibie avant de devenir arbitre et manager d’équipe bénévole. Avant de rejoindre le Master, elle a travaillé en tant qu'agente de développement pour la Commission des Sports de Namibie.

Commentant l'essor du football féminin, elle a déclaré : "Le football féminin est en train de changer des vies, de briser des barrières et d'attirer un nombre record de supporters aux matches nationaux, comme cela a été récemment le cas en Espagne et en Italie. Salma Al Majidi, par exemple, est devenue la première femme à entraîner une équipe masculine de football et à dominer la ligue avec différents clubs au Soudan, ce qui constitue un autre exemple de percée du football féminin. En France, Stéphanie Frappart est récemment devenue la première femme arbitre en Ligue 1. Bien que le football féminin progresse dans le monde entier, il n'a pas encore atteint le rythme que nous souhaitons tous ».

A l'approche de la Coupe du Monde, Salome a ajouté : " Je prévois un football divertissant et une Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019 très suivie. Bonne chance aux débutantes, en particulier à la Jamaïque et à l'Afrique du Sud. Avec tant de joueuses évoluant au niveau professionnel, il y aura des surprises". Constatant l'importance d'améliorer encore la visibilité du football féminin, Salome a conclu : "Le jeu est le meilleur des professeurs et l’organisation de compétitions plus régulières pour les femmes est encore nécessaire pour contribuer à améliorer le football féminin dans le monde".

Le Japon, vainqueur de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA en 2011, bénéficiera également du soutien d'une alumni de la 17ème édition du FIFA Master, Ami Otaki, joueuse internationale japonaise et diplômée de l’Université de Waseda à Tokyo. Avant de suivre le cursus du FIFA Master, Ami a remporté la Ligue des champions féminine avec l'Olympique Lyonnais en 2012. Elle joue actuellement pour JEF United Chiba Ladies en Division 1 de la Nadeshiko League.

Ami se réjouit de voir comment les récents développements de la professionnalisation du football féminin influenceront le tournoi de cet été. « Je suis impatiente de voir comment les équipes européennes ont progressé grâce à la professionnalisation du jeu", a-t-elle déclaré. En particulier la France, l'Angleterre et l'Espagne. Et bien sûr, la performance d'une nouvelle et jeune équipe japonaise à ce tournoi ».

Bonne chance à toutes les équipes qui participeront à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019 cet été, à tous les alumni du FIFA Master qui travaillent dur pour organiser le tournoi et à nos étudiants qui analysent actuellement l'impact mondial du sport féminin dans le cadre de leurs études au FIFA Master. Tous contribueront à faire de 2019 un été inoubliable pour le sport féminin.

 

Le FIFA Master - Master International en Sciences Humaines, Management et Droit du Sport a été créé par le Centre International d'Etude du Sport (CIES) en partenariat avec trois universités, De Montfort University à Leicester (Angleterre), SDA Bocconi School of Management à Milan (Italie) et l'Université de Neuchâtel (Suisse). 

Le FIFA Master est le seul programme à avoir été reconnu meilleur Master en management du sport au niveau européen à sept reprises (2012, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018 et 2019) par le magazine SportBusiness International.

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