Centre International
d'Étude du Sport

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Actualités

jeu. 12 décembre 2013

Interview du Prof. Denis Oswald, Directeur du CIES

Pourriez-vous tout d'abord nous parler de vous et de votre parcours professionnel?

Je suis né à Neuchâtel, il y a 66 ans. J’ai un frère aîné. Je suis marié avec Dominique qui est avocate aussi et a été une très bonne joueuse de tennis. J’ai un fils de 27 ans qui termine ses études de droit. C’est à Neuchâtel que j’ai suivi les écoles jusqu’à l’université. Après ma licence en droit, j’ai fréquenté les Universités de Zurich et Cambridge en vue de préparer mon doctorat, que j’ai obtenu en 1977. Entre-temps, j’ai accompli le stage requis et passé les examens exigés pour l’obtention du brevet d’avocat. Dès ce moment-là, j’ai travaillé comme avocat dans une importante étude de Neuchâtel, en qualité de collaborateur. J’ai eu l’occasion plus tard de reprendre cette étude à mon compte. J’ai toujours mené de front mes études, ma profession et la pratique de l’aviron jusqu’à la fin de ma carrière de rameur en 1976. Etant athlète et juriste, je me suis toujours intéressé au droit du sport. J’ai procédé à des recherches, ai publié des articles et donné des conférences, de telle manière que j’ai été appelé en 2000 à dispenser un enseignement de droit du sport à l’Université de Neuchâtel. Celui-ci s’est développé lorsque, avec l’aide du CIES et de la FIFA, l’Université a créé une chaire complète de droit du sport, dont on m’a confié la responsabilité.

Dès la création du CIES, les initiateurs m’ont invité à faire partie du Conseil de fondation, puis. en 2000, à en devenir le directeur (à temps partiel), avec une forte implication dans le Master international (enseignement et présidence du comité scientifique).

Parallèlement, je suis régulièrement invité à donner des cours de droit du sport dans le cadre d’une formation dispensée à l’Université de Lausanne, d’un Master à l’Université de la Sorbonne à Paris et d’un autre Master à l’Université de Zurich.

Il y a une année, j’ai dû abandonner l’enseignement à l’Université de Neuchâtel, ayant atteint la limite d’âge.

Quels liens avez-vous avec le monde du sport?

Le sport m’a intéressé depuis mon plus jeune âge. J’avais la chance de pouvoir accompagner mon père lors de matches de hockey sur glace et d’autres compétitions sportives. Dès l’âge de 10 ans, j’ai pratiqué le hockey sur glace au sein du club local. Nous habitions, avec mes parents et mon frère, à proximité du club d’aviron à Neuchâtel et, à force de voir passer les bateaux devant nos fenêtres, j’ai eu envie de m’essayer dans ce sport. J’ai eu immédiatement du plaisir et trouvé un état d’esprit remarquable. J’ai rapidement participé à des compétitions, ce qui m’a amené à abandonner le hockey sur glace. Cet abandon n’a d’ailleurs été que provisoire puisque j’ai rejoué avec le club de l’université de 1969 à 1978. Cela constituait une partie de mon entrainement en hiver.

J’ai obtenu certains succès en aviron puisque j’ai été trois fois champion national junior puis treize fois champion national dans l’élite, dont cinq fois en skiff (bateau individuel). De 1967 à 1976, j’ai fait partie de l’équipe nationale et participé aux Jeux olympiques de Mexico 1968 (médaille de bronze), de Munich 1972 (8ème rang, diplôme) et Montréal 1976 (8ème rang, diplôme). Le sport avait donc une place extrêmement importante dans ma vie. Vers la fin de ma carrière active, le Président de la Fédération internationales des sociétés d’aviron (FISA) m’a incité à rejoindre cette organisation, tout d’abord pour y être secrétaire général puis pour prendre sa succession comme président. Sans transition donc, je suis entré dans l’administration du sport. J’ai occupé la fonction de secrétaire général de la FISA pendant douze ans puis celle de président pendant bientôt 25 ans. J’abandonnerai cette fonction au mois de juillet 2014. J’ai également été pendant plusieurs années secrétaire général adjoint du Comité olympique suisse.

En 1991, j’ai été élu membre du CIO. Dans cette organisation, j’ai fait partie de plusieurs commissions, notamment de la Commission exécutive de 2000 à 2012, de la Commission juridique et j’ai présidé la Commission de coordination des Jeux d’Athènes 2004 et celle de Londres 2012. En 2001, j’ai également été élu président de l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF), fonction que j’ai occupée jusqu’en 2012, moment où, après trois mandats, je n’étais plus rééligible. Même si j’ai exercé toutes ces fonctions dans le sport de manière bénévole, il est évident que celles-ci occupaient une bonne partie de mon temps et que mon lien avec le monde du sport est étroit et dense.

Quel est votre sportif préféré et pourquoi?

Je n’ai jamais eu vraiment de modèle ou de sportif que je vénérais particulièrement. J’admire toutefois certains sportifs en raison de leur caractère, de leur personnalité ou de particularités telles que le fait de s’être relevés de blessures graves ou de défaites marquantes. J’apprécie ceux qui ont eu des obstacles particuliers à surmonter et ceux qui mettent en pratique les vraies valeurs du sport telles que le respect des autres, en particulier des adversaires, l’humilité dans la victoire, ainsi que ceux qui mettent à profit leur notoriété pour défendre des causes nobles.

Quelles sont les principales activités du CIES?

Les principales activités du CIES portent sur la recherche, la formation et le consulting. Nous sommes actifs dans ces domaines dans un contexte multidisciplinaire puisque nous touchons au droit, à la sociologie, à l’histoire, à la géographie, ainsi qu’à l’économie. Les activités les plus visibles du CIES sont le Master international (appelé aussi FIFA Master), le réseau international d’enseignement avec d’autres universités, la publication d’ouvrages, l’Observatoire et les colloques et conférences.

Concrètement, quels sont les impacts que porte le CIES sur l'industrie du sport?

Beaucoup d’étudiants qui ont suivi le Master occupent maintenant des positions importantes dans le monde du sport. Par là même, ils peuvent mettre en œuvre une certaine philosophie, une certaine approche du sport qu’on leur a inculquée. De même, les colloques et les publications du CIES (par exemple le récent colloque que nous avons organisé avec l’ASOIF sur la gouvernance des fédérations internationales de sport) peuvent montrer certaines directions à suivre.

Quels sont les objectifs à long terme du CIES?

Le cours Master du CIES a été jugé, au cours des deux dernières années, le meilleur d’Europe et le deuxième du monde en qualité. Notre objectif est naturellement de maintenir cette position et d’améliore toujours nos différents produits. Dans le domaine de la recherche, nous avons ouvert de nouveaux chantiers pour être en adéquation avec l’évolution du sport. Nous sommes ainsi maintenant très actifs par exemple, dans la lutte contre les paris truqués et les manipulations de compétitions. Nous voulons rester perçus comme un Institut de pointe, un Institut de référence pour le monde du sport.

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