La parole est à... Joseph S. Blatter !

Est-il encore besoin de présenter Joseph S. Blatter, Président de la FIFA depuis 1998 ? Entré à la Fédération Internationale en 1975 alors qu’elle ne comptait que quelques employés, il a activement participé à son incroyable développement, d’abord en tant que directeur technique puis secrétaire général. A la tête d’une entité administrative qui compte aujourd’hui près de 400 collaborateurs, il doit maintenant veiller aux intérêts de la FIFA et du football dans un monde toujours plus complexe, rapide et changeant. Pour relever les nombreux défis auxquels doivent faire face les managers du football, Joseph. S. Blatter a compris la nécessité de leur offrir des programmes de formation ad hoc en créant le CIES en 1995. Depuis lors, il suit d’un œil attentif les activités « du bras académique » de la FIFA qui sont généreusement ouvertes à tous les sports.

Vie familiale

Elle est actuellement réduite à sa plus simple expression, à savoir ma fille et sa famille qui vivent à Viège (Suisse)… Mais attention, il n’y a aucun risque de solitude car la FIFA est aussi une famille… et quelle grande famille !

Activités professionnelles actuelles

Président (exécutif) d’une institution qui compte plus de 300 millions de participants actifs… Si l’on associe les membres de leurs familles, c’est plus d’un milliard d’êtres humains qui sont impliqués directement ou indirectement dans le football.

Autres cordes à votre arc

L’économie, que j’ai étudiée à Lausanne – j’y ai d’ailleurs obtenu la Licence HEC - et qui continue à me passionner … L’économie, comme la politique, fait partie du football.

Activités sportives

J'aime bien la danse … Au-delà des exigences sportives et techniques, elle oblige deux personnes à être synchronisées, en harmonie… Vous voyez, je peux aussi être romantique… Et bien sûr le football, que j’ai autrefois beaucoup pratiqué et auquel je joue aujourd’hui à dose homéopathique… Au stade ou devant mon écran de télévision, je suis les matches avec intensité. Quand je le peux, j’aime regarder les équipes de football de la FIFA (masculine et féminine) … Je suis un supporter irréductible mais fair-play…

Loisirs

Un bon film… Voilà une chose pour laquelle je suis toujours partant… Il y a aussi les acrobaties cérébrales du sudoku qui maintiennent mon esprit agile. J’aime également me détendre avec des mots croisés ou des jeux sur ordinateur – solitaire ou freecell… Excellent pour évacuer le stress après une semaine de séances ou pour meubler certains longs voyages intercontinentaux.

Couleur préférée

Le bleu… Celui du bleu de travail de mon père, mon exemple. Celui tellement intense du ciel du Valais dont je suis originaire… Celui mystérieux d’un regard… Ou celui de l’identité visuelle de la FIFA...

Boisson préférée

J’apprécie le bon vin… Et pas seulement lors de banquets ou aux tables de grands restaurants…  J’aime boire un verre avec ma famille, entouré de mes amis… Le vin a cette qualité unique de renforcer la convivialité, de la magnifier…Et puis je bois régulièrement un Coca Cola … light.

Destination de rêve

Je crois que j’y suis déjà arrivé… C’est un privilège car il n’y a pas beaucoup de personnes qui puissent l’affirmer.

Héros ou héroïne dans la vie. Pourquoi ?

Sans aucune hésitation, ma mère. Pourquoi ? Mais pour tout !

Chanteur / chanteuse préféré. Pourquoi ?

J’avais une amitié sincère pour Gilbert Bécaud…« Monsieur 100'000 volts »…De manière générale, j’aime les chansons à messages… Et j’avoue un grand faible pour la chanson française…

Qualité primordiale chez une femme/un homme

La loyauté, une denrée trop rare…

Et le pire défaut

L’hypocrisie, hélas trop fréquente…

Principale qualité chez vous

Pas de doute, la ténacité… J’ai des objectifs à long terme et je m’y tiens…  Les contretemps ne me font pas fléchir… Au contraire, ils me motivent davantage…

Et votre pire défaut

L’impatience… Mais, privilège des années, elle est maintenant dominée… Si j’ai appris une chose de mes expériences, c’est qu’il faut savoir « donner du temps au temps »…

Le footballeur (les footballeurs) qui vous font rêver

Le football me fait rêver depuis tant d’années…. Disons Di Stefano si l’on jette un regard vers le passé…  Et Messi, si on parle du football d’aujourd’hui… et certainement encore de demain…

Un souvenir de football inoubliable

La Coupe du Monde en Afrique du Sud… Tant de personnes en doutaient… Et ce fut un tel succès… A tous les niveaux…

Un souvenir « hors football »

Il y en a plusieurs… J’ai eu une vie bien remplie, vous savez…  Mais je conserve un souvenir particulier de ma rencontre avec Jean-Paul II lors de l’ « Italia Novanta »…

Une journée de « grasse matinée », c’est…

Récupérer, recharger les batteries, mettre de l’énergie en réserve… afin de pouvoir poursuivre mon travail pour la FIFA, pour le football que j’aime tant.

Que faites-vous lors de vos longs et fréquents voyages en avion ?

Décoller c’est un peu quitter l’effervescence du monde. Donc surtout pas de travail…  Je me repose…. Je profite pleinement de ces moments de « tranquillité obligée »…

En qui (ou quoi) aimeriez-vous être réincarné ? Pourquoi ?

Je ne crois pas en la réincarnation. Et d’ailleurs, être Président de la FIFA, c’est déjà vivre plusieurs vies, en intensité, en rencontres, en émotions de toutes sortes, non ? Alors pourquoi devrais-je en rajouter une ?

Une devise pour la vie

Ce qui vaut la peine d’être fait vaut la peine d’être bien fait. Je n’aime pas les demi-mesures, les tâches bâclées…

Que pensez-vous du Réseau Universitaire International FIFA/CIES ?

Donner au football ses palmes académiques, c’est formidable. Et le faire dans 14 pays du monde entier, c’est encore mieux !

Quelle est l’importance de la formation des managers pour la FIFA, pour le sport en général ?

Ces deux dernières décennies, le sport est devenu tellement important, incontournable dans les domaines économique, social, politique, médiatique. C’est la première industrie du divertissement. Il lui faut donc une gouvernance adaptée à ces nouvelles circonstances, une gouvernance professionnelle.

Quelles sont les faiblesses du management dans le football actuel ?

Justement le manque de professionnalisme dans la direction des opérations, de la gestion au niveau des fédérations de football.

Quel est le plus grand défi pour le football actuel ? Et pour le genre humain ?

Sans aucun doute la manipulation des matches. Tous les autres maux qui frappent le ballon rond, à savoir la violence, le dopage ou le racisme viennent de la société. Le football en est donc la victime. Mais avec la manipulation des matches, nous sommes victimes de notre propre système. Car s’il n’y avait pas le football et son succès, il n’y aurait pas de manipulation. A mes yeux, c’est aussi le pire des fléaux parce que si le football ne connaît plus l’incertitude du résultat, il perd une grande partie de son pouvoir de fascination.

A la deuxième question, la réponse est simple : les humanistes essaient de trouver une solution et les philosophes cherchent toujours !

Comment voyez-vous la FIFA dans 10 ans ?

Rien ne changera sur le terrain de jeu ; éventuellement au niveau de la direction des opérations, il y aura des évolutions.

Un conseil pour les futurs managers sportifs ?

Comme initiateur des activités académiques de la FIFA, je ne peux que dire : « Suivez les cours du CIES et de ses universités partenaires : le FIFA Master, le Programme FIFA/CIES en management du sport, le Master en droit du sport ! L’éducation est une des clés qui assureront les succès du sport de demain ! »