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mer. 23 décembre 2020

La parole est au Président de la Fédération Saoudienne de Football

Ancien étudiant du Programme exécutif FIFA/CIES organisé par la Sorbonne University Abu Dhabi (SUAD), Yasser Al Misehal a occupé et assume encore diverses fonctions dans le football national et international. Actuel président de la Fédération Saoudienne de Football (SAFF), il évoque certains moments-clés de sa carrière, le rôle que la formation a joué dans son parcours professionnel ainsi que les défis que doit relever le football saoudien.

Pour commencer, parlez-nous de vos fonctions ainsi que de vos liens avec le football

Ma formation universitaire n’a rien à voir avec le sport. En fait, j’ai achevé un bachelor en finance (avec distinction) à la King Fahad University of Petroleum and Minerals, une université reconnue au Moyen Orient qui est située à Dhahran, une ville d’environ 120'000 habitants à l’est de l’Arabie saoudite.

Par contre, ma passion pour le football remonte à l’enfance. Depuis tout petit, je suis un fan inconditionnel de ce sport. Au fil des années, j’ai pu donner une forme concrète à cet engouement, notamment en travaillant à titre de volontaire pour le club Al Ettifaq, qui a été fondé en 1944, dont je suis devenu ultérieurement un membre honoraire.

Cet engagement comme bénévole s’est transformé en une carrière parsemée de diverses étapes toutes plus enrichissantes les unes que les autres. En effet, j’ai eu le plaisir et l’honneur d’assumer plusieurs fonctions au sein du football saoudien et international : membre de la Commission des Clubs Professionnels de l’AFC (2011-2014), membre de la Commission de Discipline et d’Éthique de l’AFC depuis 2015, CEO de la Ligue Professionnelle Saoudienne (2013-2016) puis président de cette organisation (2017-2018), sans oublier ma nomination comme membre de la Commission de Discipline et d’Éthique de la FIFA en 2017.

Finalement, en il y a trois ans, j’ai été élu vice-président de la Fédération Saoudienne de Football dont je suis maintenant le Président.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de participer au Programme FIFA/CIES organisé par la Sorbonne Abu Dhabi (SUAD) ?

Dans le monde actuel, le sport est confronté à un nombre croissant de défis. Chaque jour, l’environnement du sport – et celui du football en particulier – devient plus complexe. Il faut donc être capable d’analyser et de gérer des situations difficiles. Pour moi, cela ne fait aucun doute : la formation est un élément essentiel pour y faire face, pour remédier à cette inflation de challenges.

En outre, comme j’aime le football, je désirais absolument suivre une formation exécutive afin de développer mes capacités de manager alors que j’exerçais la charge de CEO de la Ligue Professionnelle Saoudienne. J’ai donc choisi de suivre le Programme FIFA/CIES proposé par la SUAD.

Est-ce que ce Programme a été utile pour votre vie professionnelle ?

Oui, c’est certain. Ce Programme couvre tous les aspects généraux du management. Concrètement, il m’a permis d'améliorer mes connaissances dans les domaines de la gestion du sport et de l'administration du football, tout en favorisant le développement de ma carrière personnelle ainsi que l’acquisition d’un savoir et d’outils pratiques. Tout cela a finalement contribué au voyage qui a conduit à mon élection comme président de la Fédération Saoudienne de Football en juin 2019.

Quels sont les principaux défis auxquels doit faire face le football en Arabie saoudite ?

Chaque association de football est confrontée à des challenges qui lui sont propres. Bien entendu, la SAFF n'est pas différente à cet égard.

A mon avis, les principaux défis auxquels nous devons faire face aujourd'hui sont liés au moment passionnant et historique dans lequel se trouve le football saoudien. En effet, nous avons mis en place des initiatives pour favoriser un développement du football plus important que jamais.

Ces projets rencontreront naturellement quelques obstacles en cours de route, ce qui exigera de notre part concentration et détermination. Mais il faut surtout les considérer sous l'angle des opportunités qu'ils promettent.

En clair, il existe un certain nombre de domaines dans lesquels la SAFF a identifié une réelle capacité de croissance et d'expansion.

Tout d'abord, nous cherchons à augmenter le nombre de coaches saoudiens certifiés qui, pour l'instant, est assez limité par rapport à la population du pays. Il en va de même pour les académies de football de haute qualité, que nous nous efforçons de développer afin d'avoir le plus grand impact positif possible sur la formation des jeunes joueurs dans tout notre royaume. Les autres domaines dans lesquels nous avons souhaité des améliorations sont la participation de footballeurs professionnels saoudiens dans les principales ligues internationales, en particulier en Europe, ainsi que le renforcement du pool d'arbitres nationaux saoudiens officiant dans les matches de notre première ligue.

En bref, malgré le fait que l'Arabie saoudite ait été couronnée trois fois championne de la Coupe d'Asie de l'AFC, qu'elle ait participé à cinq Coupes du monde de la FIFA et à trois Jeux Olympiques, nous estimons que notre place actuelle dans le classement de la FIFA ne reflète pas nos réalisations historiques et nous sommes déterminés à y remédier.

L’éducation est donc un instrument pour mieux relever les défis en question ?

Absolument. L’éducation, la formation fondent l’épine dorsale d’une nation forte et inspirée, surtout si celle-ci compte des individus dynamiques et talentueux. Comme je l’ai déjà évoqué, le sport est confronté à de nombreux problèmes. L’éducation constitue donc une plateforme proposant les solutions et les études de cas dont nous avons besoin pour relever ces défis.

Quels sont les trois événements sportifs les plus importants à vos yeux ?

Mes choix ne sont pas trop difficiles à faire. Il y a d’abord la victoire de l’Arabie saoudite lors de la Coupe d’Asie en 1984. J’avais alors dix ans. C’est ce succès qui m’a poussé vers le football. Ensuite, la qualification de mon pays pour la Coupe du Monde de la FIFA Russie 2018. J’étais alors vice-président de la Fédération Saoudienne de Football. Finalement, notre qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. J’ai assisté à cet événement en personne, en Thaïlande. C’était notre première réussite majeure depuis la nomination du nouveau Comité Exécutif de la Fédération – dont je suis le président - en 2019.

Comment vous voyez-vous dans 20 ans ?

J’aimerais évoluer parmi les principaux acteurs du football saoudien. En effet, mon souhait est de jouer un rôle majeur dans le développement de ce sport, pour que l’Arabie saoudite devienne le pays du football, le meilleur et le plus respecté du monde.

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